Steffen Rault

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Courants d’air / C-print / 66×66 cm

NEW YORK
Le nuage de poussières toxiques soulevé par la chute du World Trade Center pose des problèmes. De nombreux policiers et pompiers présents sur le site après la catastrophe souffrent aujourd’hui d’affections respiratoires importantes : asthme, sinusite chronique, fibrose pulmonaire, ainsi que de maux d’estomac. Les médecins ont également décelé un nombre important de cancers mais hésitent pour l’instant à les relier directement à la pollution de Ground Zero. Selon le Dr Levin du World Trade Center Medical Monitoring Programs au Mt Sinai Hospital, 60 personnes sont décédées suite à ce type d’infection. Pour l’instant, un seul décès, par fibrose pulmonaire a été officiellement attribué à Ground Zero après autopsie.

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PARIS
Le procédé dit de « flocage », massivement utilisé dans la construction à partir des années 60, consiste à projeter des fibres d’amiante, additionnées d’un liant, directement sur la structure métallique à protéger, afin d’assurer une protection incendie, d’isolation thermique ou acoustique.
M. Jean-Marie Schléret, président de l’Observatoire national de la sécurité des établissements scolaires et d’enseignement supérieur, a ainsi rappelé que, dans les années 60/70, pour faire face à la poussée démographique, un grand nombre de bâtiments - établissements scolaires et universitaires, équipements sportifs, préaux… - ont été construits en utilisant des structures métalliques, qui ont nécessité un flocage à base d’amiante pour leur protection contre l’incendie. Le campus de Jussieu, qui a été construit au cours des années 60, constitue sans doute le plus grand ensemble floqué à l’amiante de la décennie.

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NOUVELLE ORLEANS
Des documents ont afflués sur le web, après la catastrophe qui a sévi en Louisiane. Il a été difficile de les répercuter tous en bloc faute de détenir des preuves incontestables. Il existe des bruits comme quoi des militaires auraient procédé à des dynamitages des digues, pour soulager les quartiers riches en inondants les quartiers pauvres. Possible. D’autres disent que ces destructions de maisons de bois, en Louisiane vont permettre de mains-mises immobilières dans les quartiers pauvres. Dans ces quartiers les trois quarts des résidents n’étaient pas assurés, faute de moyens. Quand des noirs pauvres habitaient des masures de bois, on peut se demander si, après une telle catastrophe ceux-ci seront encore en mesure de produire des titres de propriété. Il est possible que même ces titres aient disparu dans l’inondation. Je crois qu’en matière de main-mise sur des terrains constructibles on peut faire confiance à « J.R.Ewing «, là-bas. Quand l’intérêt, les dollars sont en jeu, il peut se passer, en Amérique, pas mal de choses. Comme en France, mais à une autre échelle, avec un cynisme peut être accru, comme si, finalement, les Américains avaient toujours représenté une image de notre futur (drogue, violence, délinquance). L’impression générale est que «les choses ne se sont pas bien passées là-bas, suite au passage de l’ouragan Katrina. L’équipe dirigeante tente de se justifier en disant que ses services n’étaient pas préparés à une catastrophe d’une telle ampleur. Mais on peut être sceptique. L’Amérique a de très puissants moyens. Tout a-t-il été mis en oeuvre pour venir au secours de ces gens ? On peut en douter.

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HANOI

La poussière est constituée de fibres et débris fins, assez légers pour être mis en suspension dans l’air, ou plus généralement, de matériaux particulaires d’un diamètre inférieur à 500 micromètres. Elle peut poser des problèmes graves pour la santé des humains, des autres animaux et des plantes, mais aussi pour le fonctionnement des machines.
Sa qualité évolue avec les époques. Les poussières fossiles étudiées dans les échantillons anciens de poumons des morts du smog londonien montrent une poussière essentiellement issue de la combustion du charbon, alors qu’on y trouve aujourd’hui un nombre bien plus diversifié de polluants, et jusqu’à des particules de métaux du groupe du platine perdus par les pots catalytiques dont l’objet est d’épurer l’air. Un rapport publié par le United Nations Environment Programme (avril 2007) mets Hanoi comme la ville la plus poussiérieuse au monde. La grande ville semble souvent être enveloppé dans un linceul de poussière.

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SEVESO

La catastrophe de Seveso intervient le 10 juillet 1976. Un nuage contenant de la dioxine s’échappe d’un réacteur de l’usine chimique Icmesa, située dans la commune de Meda, et se répand sur la plaine lombarde en Italie. Quatre communes, dont Seveso, sont touchées.
À l’époque, la toxicité de la dioxine pâtit d’une absence quasi complète de données scientifiques. On sait en revanche que l’une des substances libérée est composante des défoliants utilisés au Viêt Nam par l’armée américaine (L’Agent Orange). La question de dangers éventuels pour la santé est rapidement posée. Peu après l’accident, les feuilles des arbres jaunissent et les animaux familiers meurent par dizaines. Il n’en faut pas plus pour faire basculer Seveso de « catastrophe environnementale » à « la plus grande catastrophe depuis Hiroshima ».

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BHOPAL

Les installations en cause dans la catastrophe de Bhopal appartenaient à la Union Carbide India Limited (UCIL), filiale indienne de la Union Carbide Corporation (UCC), l’un des premiers groupes chimiques états-uniens. Leur construction avait déjà posé des problèmes de sécurité, signalés en 1982, et supposés réglés depuis.En réduisant les frais de fonctionnement pour augmenter une rentabilité jugée insuffisante, le groupe aurait sacrifié la sécurité. La catastrophe de Bhopal, survenue la nuit du 3 décembre 1984, est la plus importante catastrophe industrielle à ce jour. L’explosion d’une usine de pesticides a dégagé 40 tonnes d’isocyanate de méthyle dans l’atmosphère de la ville, tuant entre 16 000 et 30 000 personnes, dont huit mille la première nuit.

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OSWIECIM

Le plus grand camp de concentration et d’extermination du IIIe Reich. Il se situe dans la ville d’Oświęcim (Auschwitz en allemand) à 70 kilomètres à l’ouest de Cracovie (en Petite-Pologne, région de Pologne, pays alors occupé par le Reich). Ce camp de concentration est créé en mai 1940, dirigé par les Schutzstaffel (SS), et libéré par l’Armée rouge le 27 janvier 1945. En cinq années, plus de 1,3 million d’hommes, de femmes et d’enfants, meurent à Auschwitz, dont 900 000 immédiatement à leur sortie des trains qui les y amenaient. Auschwitz, le plus grand camp d’extermination ayant existé, près de six millions d’entre eux sont assassinés. Le Zyklon B était un pesticide connu et utilisé couramment dans l’armée allemande, le camps d’Auschwitz en possédait donc de grandes quantités en stock. Pour nettoyer un baraquement de la vermine qui l’infestait, il fallait en faire sortir tous les prisonniers, fermer hermétiquement toutes les ouvertures et répandre les cristaux de ce pesticide sur le sol. Après environ une demie heure, un soldat pénétrait dans le baraquement, munit de gants et d’un masque à gaz, pour ouvrir et ventiler la pièce. Testé en septembre 1941, le produit se révèle mortel même en très petite quantité. Les SS ajoutent des ventilateurs, pour accélérer la ventilation après le gazage. Ils installent également des colonnes percées de trous, où le produit est versé depuis le toit par un soldat. Des fosses sont transformées en bûchers pour brûler les corps arrosés de gazoil.

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MEXICO

La pollution urbaine a pour principale polluant le dioxyde de soufre et les particules en soufre. Un trafic routier dense et un ensoleillement intense combinés sont également des facteurs aggravant la pollution. On peut remarquer que les villes polluées font quasiment toutes parties des pays du Tiers-Monde. Ainsi, la palme de la ville la plus polluée revient à Mexico où vivent plus de 20 millions de personnes. Plus de 3 millions de véhicules y circulent chaque jour et son altitude (2300 mètres) réduit la présence d’oxygène dans l’air. Les conséquences en sont affligeantes : cette pollution fait 100 000 morts par an. Respirer à Mexico est aussi dangereux que fumer deux paquets de cigarettes par jour.

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HONG-KONG

Les virus aviaires n’infectent pas normalement d’autres espèces que les oiseaux et les porcs. Le premier cas documenté d’infection humaine s’est produit à Hong Kong en 1997, lorsqu’une souche H5N1 a provoqué une affection respiratoire sévère chez 18 personnes et la mort de 6 d’entre elles. Cette infection a coïncidé avec une épidémie de grippe aviaire hautement pathogène, provoquée par la même souche, affectant les volailles de Hong Kong. Des enquêtes approfondies sur cette flambée ont révélé que les contacts étroits avec des volailles vivantes contaminées étaient à l’origine de l’infection chez l’homme. Les études génétiques ont établi par la suite que le virus était passé directement des oiseaux à l’homme. Il y a eu une transmission limitée aux agents de santé, sans avoir donné de forme grave de la maladie.L’abattage rapide - en trois jours - de toutes les volailles de Hong Kong, soit environ un million et demi d’oiseaux selon les estimations, a diminué les possibilités de nouvelles transmissions directes à l’homme et pourrait avoir permis d’éviter une pandémie.

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HIROSHIMA

8h15, la bombe Little Boy sortit de la soute à une altitude de 9 450 m. À 8h16m2s, après environ 43 secondes de chute libre, activée par les capteurs d’altitude et ses radars, elle explosa à 580 mètres à la verticale de l’hôpital Shima, en plein coeur de l’agglomération, à 170 m au sud-est du pont visé, libérant une énergie équivalente à environ 15 000 tonnes de TNT.Une énorme bulle de gaz incandescent de plus de 400 mètres de diamètre se forma en quelques fractions de secondes, émettant un puissant rayonnement thermique. En dessous, près de l’hypocentre, la température des surfaces exposées à ce rayonnement s’est élevée un bref instant, très superficiellement, à peut-être 4000°C. Des incendies se déclenchèrent, même à plusieurs kilomètres. Les personnes exposées à ce flash furent brûlées. Celles protégées à l’intérieur ou par l’ombre des bâtiments furent ensevelies ou blessées par les projections de débris quand quelques secondes plus tard l’onde de choc arriva sur elles. Des vents de 300 à 800 km/h dévastèrent les rues et les habitations. Le long calvaire des survivants ne faisait que commencer alors que le champignon atomique, aspirant la poussière et les débris, débutait son ascension de plusieurs kilomètres. Un énorme foyer généralisé se déclencha rapidement avec des pics de température en certains endroits. Si certaines zones furent épargnées lors de l’explosion, elles devaient par la suite affronter un déluge de feu causé par les mouvements intenses des masses d’air.

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4 Comments

4 responses so far ↓

  • 1 Courants d’air // juil 11, 2008 at 15:01

    [...] A travers les nouvelles technologies, la volonté de mutation du corps semble inévitable. Le posthumain ou cyborg parait devenir une réalité du présent. L’homme et la machine veulent ne faire plus qu’un, dans une mutation irréversible. Notre conception du monde aujourd’hui dépasse le visible, des phénomènes multi-couches invisibles se superposent au réel. Nous nous déplaçons grâce à des pixels et traversons l’espace de l’information. Tatouer la peau humaine avec le plan de la ville accuse notre devenir toujours plus urbain. La jungle des citadins est un espace rationnel où les codes et les actions se font en fonction de l’architecture bétonnée qui nous entourent et des flux qui les traversent. La série «Courants d’air» est une série photographique de dix images sur les pollutions environnantes dans les villes. Cette série pose la question des concentrations de polluants que peut accumuler un espace, l’épicentre d’un événement catastrophique n’est pas seulement historique ; il prolifère dans l’espace et dans le temps, avec le vent, les ruissellements. Ces photographies proposent un regard sur le monde invisible dans lequel nous vivons. Devrions-nous tous vivre avec des masques? La ville est-elle le masque? Voir les images –> [...]

  • 2 Nouvelle campagne // juil 11, 2008 at 20:07

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  • 3 Terrain glissant // juil 11, 2008 at 20:09

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  • 4 Holy_days // juil 11, 2008 at 20:10

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